Je travaille en ce moment sur un projet d’hôtel constellation. J’ai donné le nom à ce concept d’hôtel dont les fonctions et services sont dispatchés entre plusieurs bâtiments d’un même quartier. Ce genre d’hébergement existe déjà plus ou moins à l’étranger – notamment en Italie – sous le nom d’albergo diffuso. On n’en rencontre pas en France, pas à ma connaissance. Sa vocation est de développer un tourisme responsable dans des lieux à potentiel sans dépourvu d’hôtel. Plutôt que de construire un hôtel de toute pièce en plein centre-ville et casser l’harmonie existante, on démantèle les fonctions de l’hôtel que l’on place dans différents bâtiments du quartier : l’accueil à l’entrée, le restaurant au centre, les chambres à droite à gauche. Traverser l’hôtel est l’occasion de découvrir le quartier pour le visiteur. L’habitant de l’hôtel peut bénéficier des infrastructures partagées de l’hébergement et tout le monde peut s’y rencontrer et faire connaissance. Et si le bureau changeait aussi pour passer en mode constellaire ? Le siège social, le tiers lieu et le domicile du collaborateur seront occupés de façon alternative par le salarié selon un rythme qui lui sera propre ou propre à son employeur. Il ira au siège pour rencontrer ses collègues, il se rendra à son tiers-lieu de quartier pour partager des moments de vie et des infrastructures de travail, sans faire peser le temps de transport sur agenda. Il restera chez lui pour être au calme et jongler facilement avec des contraintes personnelles. L’architecte d’intérieur sera alors le concepteur qui traitera des seuils et assurera la continuité entre les espaces et les modes de collaboration : espaces privatifs et publics ou partagés, espaces distants et de proximité. Il accompagnera l’entreprise dans son évolution et l’aidera à organiser le rythme de ses interactions physiques et numériques. Tout un nouveau programme.